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Fariña – Interview

FARINA – interview [site]

FARIÑA

La découverte de Fariña tient à peu de choses : un 7″ qu’on rajoute, un peu au hasard, sur un bon de commande à un mail order, par curiosité. Trois titres plus tard, une évidence, ces types sont doués. En attendant l’album et un single imminent, « Confession TV » chez Bad Jazz, je leur ai mailé quelques questions, histoire de vous donner envie de vous précipiter sur « Two People », leur single chez Pickled Egg chroniqué ici.

Cela fait quatre ans que vous travaillez sur votre album… comment se fait-il que cela vous ait pris autant de temps ?
Mark : en partie parce que nous y travaillons seulement pendant notre temps libre, mais également parce que avons défini notre son au fur et à mesure que nous progressions, ce qui veut dire que nous ne cessions d’expérimenter et que nous rejetions souvent des idées après avoir passé pas mal de temps à travailler dessus.
Mark: Partly because we’re working in our spare time, but also because we were defining our sound as we were going – that meant that we were constantly experimenting and often discarding ideas after spending some time on them.

Il semble que vous ayez une certaine fascination pour les vieux instruments étranges, pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Mark : parce qu’ils sont bon marché et que nous en avons accumulé un certain nombre au fil des années. Aussi parce que nous sommes vieux.
Matt: Je pense qu’il y un peu de nostalgie dans tout ça. Par exemple, je me rappelle quand le mélodica a été inventé dans les années 70 et que certains enfants apprenaient à en jouer. Certains de ces instruments me rappellent ma jeunesse, ou de vieux films, de vieux disques. D’une certaine façon, ils révèlent quelque chose à propos de vous et de vos souvenirs.

Parmi vos influences, vous mentionnez Talk Talk, Ennio Morricone, etc… et David Ackles. Il est plutôt inconnu en France, pouvez nous en dire plus à son propos et dans quelle mesure influence-t-il votre musique ?

Mark : David Ackles était un chanteur/songwriter/pianiste américain qui sortit quatre albums entre la fin des années 60 et le début des années 70, trois sur Elektra et un chez Columbia. Ils ont tous connu un grand succès critique, mais se sont peu vendus. Il était extraordinaire dans le sens où il combinait un spectre d’influences plus large que la normale dans ses chansons dramatiques – pop, country, folk, blues, gospel, classique contemporain et comédies musicales façon Broadway. Même si sa musique était plutôt sophistiquée et aboutie, sa voix était profonde et rocailleuse, quelque part entre Leonard Cohen, Nick Cave et Tom Waits. Il est mort en 1999 d’un cancert des poumons. Nous apprécions particulièrement son premier album, David Ackles, dont nous pensons qu’il est l’un des meilleurs albums des années 60.
A propos, il a enregistré une version française d’une de ses chansons les plus connues, « Road to Cairo », qui s’appelle « La Route à Chicago ». Je pense que c’est sorti en single en France, vers 68 ou 69.

(NdT : on trouve en ce moment les trois albums de David Ackles chez Elektra en import dans les bonnes crèmeries. Vivement conseillé)

Ces influences sont plutôt anciennes, est-ce que vous trouvez parmi vos contemporains des groupes dont vous vous sentez proches ?

Mark: les Flaming Lips, Mercury Rev, Arco, Will Oldham, Jim O’Rourke …

Matt: Primal Scream ne sonne pas exactement comme nous, mais je pense qu’ils ont une approche similaire à la notre, dans la mesure où ils mixent de vrais instruments avec des séquences et des samples. Blue Nile aussi peut-être (pas très récent, je sais mais comme nous, cela leur prend 5 ans pour faire un album !)

Une des chansons sur votre premier 7″, « Displace », me fait penser à une berceuse, qu’est-ce que cette comparaison vous inspire ?

Mark: « Displace » est né d’une improvisation en studio entre Matt et moi. La fragilité de la partie vocale de Cliff donne à la chanson l’essentiel de son côté naïf. Une partie des paroles est tirée d’un psaume.

Matt: la phrase à la fin du titre est chantée très doucement et de manière répétitive, et il y a des voix de femmes dedans, je vois assez bien pourquoi cela peut sonner comme une berceuse.

Etes-vous attirés par l’idée de jouer votre musique sur scène et prévoyez vous de tourner bientôt ? En France peut-être ?

Mark: nous jouons live parfois (par exemple le 19 septembre au Water Rats à Londres). Nous aimerions venir jouer en France, mais il faudrait sans doute que quelq’un paye pour nous faire venir avec tout notre équipement, et cela serait sans doute prohibitif !

Propos recueillis par Guillaume.

 

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