PHOENIX – United
(Source / Virgin)
Il fut un temps où l’indie-pop française se chantait en anglais. Les Yachines, Parade ou encore Tango délivraient de belles mélodies sautillantes, entraînantes et se heurtaient de plein fouet au diktat du quota de langue française des radios et au mur du manque d’intérêt du public. Plus malignes, les jeunes pousses de la « French Touch » ont laissé tomber les paroles et ont envahi non seulement la France mais aussi le monde. Parfois, ces jeunes pousses sortaient en fait de cette génération de groupes talentueux mais mort-nés, faute d’intérêt suffisant à leur encontre. Et ce n’est que justice de voir un label étiqueté « French Touch » relancer la machine indie-pop française en sortant « United ». L’album de Phoenix est comme le laboratoire de Géo Trouvetout : bordélique. On ne peut même pas leur dire qu’ils ont le cul entre deux chaises, puisque c’est sur une bonne douzaine de chaises qu’ils trônent. Chez Phoenix, il y a tout ce qu’il faut ! Des guitares énervées lorgnant vers le punk, des chansons pop sucrées à souhait, des mélodies polissonnes au groove entêtant. Mais il y a aussi parfois ce qu’il ne faut pas. C’est quoi ce saxophone en papier mâché qui vient nous pourrir le plaisir, le temps de deux plages instrumentales pseudo-ambiantes ? Heureusement, quand les membres de Phoenix sont bons, ils sont même très bons et c’est sans se forcer qu’ils nous font appuyer sur la touche « repeat » du lecteur. Grâce à des habillages classieux et à un sens de l’orchestration riche, mais sans débordement, Phoenix donne une leçon d’ameublement pop.
Gildas
Schools Rules
Too Young
Honeymoon
If I Ever Feel Better
Party Time
On Fire
Embuscade
Summerdays
Funky Square Dance
Definitive Breaks