WINTERBRIEF [English version]
C’est très gentiment que les deux membres de Winterbrief, Jan et Julian, ont accepté de répondre à quelques petites questions sur leur formation. Distribué par le label américain Hub City Records, ils ont sorti l’an dernier un album : "Complaints From The Beauty Class" où se mêlent éléctronique et pop.
Comment le groupe s’est-il formé ?
Jan : Pour résumer, Winterbrief est issu d’un premier groupe où Julian et moi étions. Puis un de nos amis nous a demandé s’il pouvait jouer de la batterie. Mais nous n’avons pas pris la chose au sérieux au début. On a recruté un bassiste et un morceau de cette formation est sur notre 7", puis à la suite de différents essais de formation, nous avons décidé d’être un duo et c’est comme ça que tout a vraiment commencé : on répétait plus, on a enregistré notre album et on a pas mal joué. Je pense que le groupe a vraiment commencé à partir du moment où Julian et moi nous nous sommes mis à écrire et jouer des chansons simplement tous les deux même si, techniquement, Winterbrief existait bien avant. Je pense que c’est parce que la façon dont on écrit les chansons a changé et que notre son a changé aussi, parce que l’on a commencé à utiliser des boîtes à rythme, des synthés et Julian s’est mis à m’accompagner au chant.
Pourquoi un tel nom : Winterbrief ?
Julian : Je l’ai aimé tout de suite parce qu’il ne voulait rien dire. Winterbrief est assez obscur et j’aime bien ça parce que les gens peuvent y voir ce qu’ils veulent…
Jan : Nous voulions un nom aussi neutre que possible. Nous ne voulions pas que quelqu’un puisse se faire des idées sur notre style rien qu’en lisant le nom, ou nous classer dans certains genres. Le nom est une invention issue d’un poème d’E.E. Cummings.
Dans la chronique qui accompagne cette interview, j’ose vous comparer à Bis, Elastica ou encore Sleeper. Est-ce que vous vous sentez proches de ces groupes ?
Julian : J’admire ces trois groupes mais je ne me sens pas proche d’eux car aux Etats-Unis, ils sont inconnus, sauf peut-être Elastica qui y a eu un très court succès… mais ce sont des formations "britanniques" alors on n’en entend pas parler ou on ne les voit pas ici. Si nous étions britanniques, ce serait différent je pense. Je crois qu’à l’avenir, nous accompagnerons notre musique de plus d’électronique et de breakbeats ici ou là, donc les références musicales auront changé d’ici peu…
Jan : Etant américaine, je ne crois pas que l’on puisse se sentir proche de ces groupes mais je comprends les comparaisons. Ca ne m’ennuie pas qu’on soit comparé à ces groupes. En composant de la musique, je suis toujours effrayée par le fait que nous écrivions des chansons en pensant qu’elles sonnent d’une certaine façon et qu’ensuite les gens les interprètent de manière différente et nous comparent à des groupes auxquels nous ne voulons pas être comparés. Avec notre ancien groupe, quelqu’un nous avait comparé à Green Day et j’en avais pratiquement pleuré…
Dans ce cas, quels groupes acceptez-vous comme vos influences ?
Julian : Il existe des groupes qui ont une approche de la musique que j’apprécie comme Blur ou Fugazi, mais là encore nous n’essayons pas de les imiter. Mes influences proviennent du punk-rock, de l’indie-pop garage et de la musique électronique "hard". Quand j’écris, je m’inspire de groupes avec lesquels les gens ne pourraient pas nous associer comme XTC à leurs débuts ou Atari Teenage Riot, en malmenant les sons ou les tempos.
Jan : Je pense que l’une de nos forces est que nous sommes influencés par plein de différents genres et groupes. Et en écrivant de la musique, nous essayons d’atteindre un équilibre entre toutes ces influences qui viennent du punk-rock, de l’indie-pop, de la new wave et la musique électronique. Par exemple, une chanson peut démarrer en sonnant d’une certaine manière et puis on ajoute d’autres parties pour contraster avec le début et espérer créer quelque chose de nouveau.
Travaillez-vous sur de nouveaux morceaux ?
Jan : On a écrit des tonnes de trucs et je suis impatiente de les enregistrer. Mais il faut que j’écrive des paroles. Je ne suis pas très rapide pour ca.
Julian : Nous travaillons sur de nouvelles chansons soit pour un single soit pour un EP. Ces temps-ci on a l’air d’écrire de nouvelles chansons chaque jour mais on jette pas mal d’idées aussi… On n’est pas très rapide pour sortir des chansons parce que l’on est vraiment exigeant avec nous-mêmes.
Pensez-vous être assez reconnus sur la scène musicale de votre pays ?
Julian : Oui et non… Nous sommes reconnus sur certaines scènes mais j’ai peur que la plupart de ces scènes ne soient pas très importantes. A Philadelphie, nous sommes assez reconnus mais au niveau national nous ne le sommes pas car c’est plutôt difficile pour des petits groupes d’obtenir une certaine exposition. Parce que si vous restez fixés sur un genre comme le punk, l’emo ou l’indie-pop, vous n’êtes connus que par une poignée de gens. Pourtant certaines scènes sont plus importantes que d’autres. Mais j’insiste: les Etats-Unis sont grands et peu de groupes que j’apprécie y jouissent d’une reconnaissance "nationale".
Jan : Non. Bien que nous ayons été agréablement surpris de constater combien le disque a été bien accueilli par les gens qui l’ont écouté. Mais cela nous frustre aussi car on aimerait que d’autres personnes puissent l’écouter. Nous aimerions que l’album soit mieux distribué dans le pays mais nous ne pourrions être plus satisfaits de la façon dont il a été accueilli à Philadelphie. Les gens nous ont vraiment encouragés ici et nous avons eu beaucoup d’articles dans la presse. C’est une scène si enthousiaste, je pense qu’elle a déteint sur nous, nous donnant envie de travailler dur et de jouer plus.
Envisagez-vous de venir jouer en Europe un jour ?
Jan : Cela nous plaîrait vraiment, bien que nous n’ayons aucun projet allant dans ce sens pour le futur. Si nous essayons de venir jouer en Europe, ce ne sera sûrement pas avant l’an prochain. Mais si quelqu’un veut nous aider à organiser un concert, qu’il n’hésite pas à nous contacter ! Nous aimerions vraiment venir jouer en Europe et voir comment cela se passe outre-Atlantique.
Julian : J’étais en Espagne il y a juste une semaine et j’ai réalisé comment est l’activité musicale là-bas et cela nous donne envie de venir y jouer. En ce moment, il n’est pas prévu que l’on vienne mais il ne faut pas que nos fans intéressés croient que l’on n’y pense pas ! Qui sait de quoi le futur sera fait ? Jan et moi pensons pas mal à l’Europe et apprécions beaucoup de groupes "européens" alors attendez-vous à quelque chose à l’avenir !
propos recueillis par Etienne
chronique de "Complaints From The Beauty Class"