COUSTEAU – COUSTEAU
(Global Warming)
Facile. Je vais m’empresser de citer, en vrac, quelques noms prestigieux (allons y : Burt Bacharach, Scott Walker, David Bowie, mais aussi Mark Eitzel ou Brian Ferry), de remarquer la parenté plus qu’affirmée de " the last good Day of the Year " avec le " Walk On By " du Burt précité (mêmes guitares, mêmes cuivres), de souligner l’intelligence et la richesse des arrangements, de sortir une petite vanne sub-aquatique sur le patronyme du groupe, et hop, point final à la chronique. Tiens, quand même, il paraît que ça se fait, donc j’évoquerai juste au passage un album passé inaperçu il y a maintenant deux ans, "The Ultimate Seaside Companion", signé The Bells, où, outre une voix presque jumelle, on rencontrait également les mêmes ambitions, dans une version cependant plus aride et moins dense mais tout aussi goûteuse. Disques en tout cas tous les deux très peu marqués par leur époque, qui, en guise de vengeance, ne leur accordera donc pas l’importance qu’ils méritent.
Pourtant, sur ce premier album de Cousteau, il y a quelque chose, un souffle impressionnant, une montée graduelle qui propulse ce disque intemporel vers les cîmes, en tout cas loin des musées poussièreux dans lesquels sa luxurieuse instrumentation aurait pu l’enfermer. C’est donc en son coeur que se nichent quatre pures merveilles : " How will I know " et son refrain qui emporte tout sur son passage, " (shades of) ruinous blue ", la beauté simple (piano – violon – voix) de "You my lunar queen " et la (très grande) classe débonnaire de "One Good Reason". Et pourtant ça avait commencé très fort avec un "Your Day Will Come" impressionnant de maîtrise. De ces sommets, le disque redescend calmement, avec deux derniers titres tout de même propres à convaincre Neil Hannon et Stuart Staples, tout penauds, d’aller rendre fissa leurs costards de location. C’est dire. Un sans faute sans date de péremption.
Guillaume
Site web du groupe : Cousteau
Your day will come
The Last Good Day of the Year
Mesmer
Jump in the River
How will I know
(Shades of) Ruinous Blue
You My Lunar Queen
One Good Reason
She Don’t Hear your Prayer
Of This Goodbye