TAHITI 80 + MOONCHILD au Pez Ner, Villeurbanne, 02/03/2000
Oublions le premier groupe de cette soirée qui nous a imposé un rock-fusion indigeste à nos délicates oreilles pour passer directement à la case Moonchild, deuxième groupe à monter sur scène ce soir. En Rhône-Alpes, Moonchild ne sont pas des inconnus puisqu’ils ont dû jouer dans toutes les salles de concerts de la région depuis plus de cinq ans. Et ont imprimé leurs morceaux sur quelques autoproductions (notamment un album paru il y a plus de deux ans) ou quelques compilations (notamment chez leurs concitoyens de Maya Label). Le noyau dur du groupe s’est adjoint deux nouveaux acolytes (batteur et guitariste additionnel) et je crois que Moonchild a enfin trouvé la bonne configuration pour porter ses compositions ambitieuses : rythmique exigeante, mélodies exigeantes et structures risquées. On navigue ainsi entre électricité sévère et pop acoustico-mélodique, parfois au sein du même morceau. Une très bonne prestation donc et on espère bien retrouver les nouveaux titres du groupe sur disque.
Il est minuit passé quand les gars de Tahiti 80 finissent d’installer leur matériel : la programmation est donc plutôt en avance sur les horaires habituels du Pez Ner!! Première chose qui accroche l’oeil : saperlipopette, mais le bassiste de Tahiti 80 a piqué la chemise à Thomas Magnum!! Ce qui est plutôt une preuve de bon goût : il aurait pu lui piquer sa moustache ou son horrible Ferrari couleur Lada. Evidemment, la quasi totalité des titres de leur premier album ont été joués ce soir, plus quelques faces B (« John Steed ») ainsi que de nouveaux titres très prometteurs pour la suite de l’aventure tahitienne. La chose qui frappe le plus, c’est que, contrairement au côté parfois gentil et poli de « Puzzle », les morceaux joués sur scène sont plus agressifs et percutants. Des titres comme « Heartbeat » ou « Made First » étaient de vraies petites bombes à danser sur « Puzzle » : sur scène, c’est du napalm. Et la voix de Xavier Boyer est toujours aussi belle. Cinq trombines vraiment très sympathiques. On ne voit pas le temps passer, tout occupé qu’on est à se déhancher. Une reprise énervée du « So you want to be a rock’n’roll star » et le concert s’achève par un « Revolution 80 » qui joue les prolongations : l’électronique prend progressivement le pas sur les guitares et on est grooveboxé au niveau du thorax. Rahhh, c’est bon!! En rappel, Tahiti 80 reprend les Zombies puis Left Banke, termine sur « Yellow Butterfly » et puis s’en va. Nous, on ressort du Pez Ner en sifflotant le nez vers les étoiles.
mr modular