FESTIVAL- DANS LA SERIE DES INAPERCUS… suite et fin
par Guillaume
Depuis quatre éditions, ce festival propose de découvrir de jeunes pousses de la pop française, sous le patronnage d’un parrain plus connu. Compte-rendu de la quatrième soirée au sein de cet oasis de fraîcheur pop, toujours en direct de la Porte de la Villette et du Glaz’Art. Cette fois-ci, en Fokker 100, parce que le tapis volant, il a plus de frein.
Soirée bordelaise donc, qui débute par une prestation de Fandor, fort sympathique, ajoutant quelques cuillerées à soupe de déconne dans sa pop énergique et mélodique et secouant le tout convulsivement, quitte à ce que le mélange ne lui (nous) pète à la figure. Le concert se finit dans un chaos rigolo et dans le public pour le chanteur, après un combat sans merci contre son pied de micro digne du Miossec des grandes heures. Dommage que la voix soit trop approximative.
Inaperçu, Calc ? Le premier album du groupe, sorti l’an passé chez Spirit, a été pour le moins remarqué, ils ont pas mal tourné depuis et cela se sent. Effacées les quelques petites erreurs de jeunesse du disque, mélodies douces-amères et guitares plus mordantes se fondent à merveille, dans un équilibre délicatement travaillé, subtilement branlant, le tout avec une joie de jouer qui fait plaisir à voir. Calc (nous) achève en prime avec un petit miracle d’architecture revisitée, soit la cathédrale dans les nuages qu’est le "Plain song" du Cure circa "Disintegration" transformée en chateau de cartes noisy dans un joli mouvement d’effondrement perpétuel.
Place à Kim. Triste à dire, mais ce garçon, pourtant pas si vieux, fait figure de vétéran – voire de gourou – de la scène bordelaise et mériterait beaucoup mieux, et en premier lieu d’être enfin signé. Son oeuvre (oui, j’ai bien écrit oeuvre) pléthorique et inclassable fourmille de tubes incroyables, de bombes mal peignées et pas si artisanales que ça. Le concert oscille entre bruyant et marrant, trop monochrome pour rendre véritablement justice au talent mélodique du garçon. Dommage. A noter un hommage émouvant à David Lespes, avec un titre nommé, justement, "David Lespes".
Mais qui est David Lespes, me direz-vous ? Tout simplement le chanteur de Pull, accompagné pour l’occasion d’une moitié de Calc. On finit donc la soirée torpillé par les très efficaces tubes noisy du groupe, emmené par un très charismatiquement rock’n’roll leader. Sonic Youth et Dinosaur Jr versant pop, dévalés tout schuss par trois lascars dont la complicité fait merveille, avec une allegresse sonique qui nous ferait presque oublier qu’on tient à nos tympans.
Bon, c’est fini. C’était bien. Calc et Playdoh ont fait par exemple plus que confirmer les espoirs qu’on pouvait placer en eux. Et les autres ne sont pas en reste, de belles promesses se sont révélées sur la scène du Glaz’Art au cours de ce mois de février pourtant frisquet et fourbe. On attendra donc entre autres des nouvelles de Gypsophile ou de Pull avec une curiosité non feinte. On attendra également la prochaine édition du festival avec impatience.
Guillaume
PS : n’oublions pas de saluer toute l’équipe organisatrice du festival pour son enthousiasme et son super boulot.