THE LADYBUG TRANSISTOR – The Albemarle Sound
(Merge)
Autant prévenir tout de suite : dans la querelle des anciens et des modernes, The Ladybug Transistor a choisi assez nettement son camp, celui des "pas trop modernes". Il est vrai que leur terrain de jeu, la pop orchestrale, est assez balisé : luxe (des mélodies), (faux) calme et volupté (instrumentale) sont les trois impératifs du genre. Non seulement The Ladybug transistor respecte ces canons à la lettre, mais il arrive à nous prendre par surprise dès le deuxième morceau (de choix) : de cuivres claironnants, d’une basse rebondissante et d’une voix profonde, le ravissement naît. Dès lors c’est toujours la même question admirative qui nous vient aux lèvres : comment telle densité instrumentale et profusion mélodique peut-elle engendrer une musicalité si légère ? La réponse est aussi simple que mystérieuse : on appelle ça de l’alchimie. Bien sûr, les Ladybug Transistor ont un peu consulté les grimoires de Burt Bacharach, Lee Hazlewood, des Beach Boys ou de Kevin Ayers. Mais ils ont su les interpréter, et les adapter à leurs ambitions peu prétentieuses : ici on n’a pas besoin de plumes Las Vegas ou de paillettes easy-listening pour s’affirmer. Ce transistor-là passerait plutôt des chansons oscillant entre gravité et luminosité, soeurs de sang des oeuvres de Cardinal (en plus terrien), des frères Pernice (en plus cinématographique) ou du dernier Jim O’Rourke (en plus surf). L’élégance sans le dandysme, l’érudition sans la prétention, la légèreté sans la superficialité : cela s’appelle un petit miracle.
Laurent Vaissière
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