BLACKALICIOUS – Nia
(Solesides)
Malgré des titres d’anthologie comme « The Quickening », « Balcony Beach », « Storm Warning », « Jada’s Vengeance » ou « Bombonyall », éparpillés sur le premier Latyrx et sur le récent Spectrum, les artistes du collectif Quannum, compagnons et protégés de DJ Shadow, n’étaient jamais parvenus à conserver le même niveau sur la longueur d’un seul album. Premier LP du duo Blackalicious depuis deux excellents EP (Melodica en 1995 et A2G en 1999), Nia pourrait être la première exception, tant y est constamment excellent le rap festif et métissé coutumier des Quannum MCs.
Aucun titre, ici, n’est en deçà du jouissif « Deception » et de son piano entêtant déjà présents sur A2G et tube de l’été 99 pour tous ceux qui ont eu le bonheur d’y jeter une oreille. De réjouissances old school (« The Fabulous Ones ») en merveilles de soul (« If I May »), d’introspection (« Shallow Days », « As the World Turns », « Sleep ») ou de bizarrerie (« Cliff Hanger », « Smithzonian Institute of Rhyme »), sans oublier les passages plus hargneux (« Trouble »), le MC the Gift of Gab et le producteur Chief Xcel signent avec naturel l’oeuvre rap complète et accomplie que l’on attendait d’eux.
« Nia » signifie « raison d’être », « objectif », « but » en swahili. Manifestement, Blackalicious a pleinement accompli le sien. Brillant, homogène et, ce qui n’est pas toujours commun en matière de rap, très accessible aux autres publics, Nia est, en plus d’un chef d’oeuvre qui fera date dans l’histoire du rap (rendez-vous est pris), le point d’entrée privilégié vers le hip hop prolifique de la Bay Area.
Sylvain
Searching
The Fabulous Ones
Do this my Way
Deception
A to G
Cliff Hanger
Shallow Days
Ego Trip by Nikki Giovanni
You Didn’t Know that Though
If i May
Dream Seasons
Trouble (Eve of Destruction)
Smithzonian Institute of Rhyme
Beyonder
Making Progress
As the World Turns
Sleep
Finding