SOPHIA – Le Club de L’Ancienne Belgique, Bruxelles
le 17/12/1999
Entre Robin Proper-Sheppard (feu God Machine, producteur à ses heures et mentor du Flower Shop) et Bruxelles, il y a une histoire d’amour. Celle d’un public qui a remis sur pied un song-writer américain exilé à Londres et musicalement orphelin suite à la disparition de Jimmy Fernandes le bassiste de God Machine.
L’histoire d’amour commence en 1996 avec la rencontre des gens de Bang !, une maison de disque namuroise qui héberge déjà dEUS. Ensuite, il y a ce premier album de Sophia ("Fixed Water"), un collectif que dirige Proper-Sheppard. Trois ans plus tard et un second album ("Infinite Circle") sorti en 1998, Robin Proper-Sheppard met Sophia au repos. Le dernier concert du collectif a eu lieu au Club de l’Ancienne Belgique à Bruxelles ce vendredi 17 décembre.
Qu’attendaient les quelques cent personnes et un peu plus qui ont bravé les éléments naturels pour assister à cette dernière prestation avant longtemps, dixit Monsieur Proper-Sheppard lui même? Probablement la présentation d’un troisième opus tant espéré. Il n’en sera rien. Sophia n’interprète qu’un inédit ce soir là. En revanche, tout au long du concert, le groupe va proposer l’une des plus belles, si pas la plus belle, de ses prestations. Chaque morceau joué donne la chair de poule à l’audience. Jamais, du moins pas à ma connaissance, les interprétations n’ont été aussi profondes. Et quand la rythmique se fait plus rapide ou saccadée, c’est une tension intense qui vous prend aux tripes (cfr. River Song). De son propre aveu, Robin Proper-Sheppard a livré ce soir là son plus beau concert – Tonight, we are f!* ?ing excellent. Et l’homme n’est pas avard pour un sou. Le set se prolongera par deux rappels dont une série de trois titres à vous tirer les larmes des yeux qui s’achève par "The Death of A Salesman" et "Is It Any Wonder" interprétés seul à la guitare acoustique. Du grand art.
Rideau donc pour Sophia. Temporairement espérons-le ! Mais que va devenir Robin Proper-Sheppard ? Rassurez-vous, l’homme n’est pas du genre à rester les bras croisés, à se dorer la peau sous le chaud soleil de sa Californie natale. Non. Robin Proper-Sheppard est atteint du même virus que l’ami Luke Haines des Auteurs. Autrement dit, il nous concocte un nouveau projet. Certains bruits de couloirs parlent d’un retour aux sources. Un come back dans les années soixante-dix où Proper-Sheppard revisiterai Kiss en y ajoutant une bonne dose de Motorhead et j’en passe des meilleurs. Gageons que ce sacré farceur va nous surprendre comme il nous a surpris lorsqu’il est passé de God Machine à Sophia. Vivement demain.
Charles Van Dievort