FESTIVAL – LA ROUTE DU ROCK 1999
La Route du Rock, 9ème édition, ultime journée. Un peu d’astuce, d’espièglerie, c’est la vie du festivalier, un peu crevé, qui applaudira quand même Erik Arnaud, Experimental Pop Band, Nitin Sawhney, dEUS, Blur et c’est presque tout (?)
Saint Malo, 11h43
Des mouettes, des touristes. Notre petite équipe se découvre une passion cachée, longtemps refoulée : la collection de cartes postales moches. On est un peu débordé, y’en a trop. On se rabat sur des trolls de jardins en plâtre, particulièrement bon marché dans le coin.
Fort de Saint-Père, 19h00
La plus belle progression du festival sera à créditer à Erik Arnaud : ses paroles acides, enfin on les entend, enfin on les comprend. Le concert en devient très bon et on danse tous ensemble (quand même).
Sur une herbe expérimentale, plus tard
C’est très décevant, Experimental Pop Band, parce que ça a beau être bien et Pop, ce n’est pas si expérimental. Sûr que s’ils avaient choisi un autre patronyme, on aurait préféré.
Pas loin du paradis,
Pour moi, la découverte du festival, c’est Nitin Sawhney. Alors que la mode est au mélange packagé sans nuance, sa musique, empreinte d’influences indiennes, de caresses jazz et de sons parfois plus électroniques, subtile, originale et mélodique, sera le premier bonheur du soir.
Sous un nuage,
La compagne de notre secretaire/photographe voue une haine incompréhensible aux habitants du Pas de Calais. En revanche, elle adore les trolls en plâtre, les bonnets à rayures et les belges de dEUS. Elle sautille donc partout pendant le concert de ces derniers, tente de mettre en application son DEA de « stage diving au sein de la CEE » mais elle se fait refouler par le service d’ordre du festival, irréprochable. Le concert est quant à lui excellent, dEUS renforçant à l’occasion sa position de leader au Championnat du Monde du meilleur groupe de scène.
Sous une pluie de coups,
Violente altercation entre notre secretaire/photographe et moi-même : il me colle un bourre-pif, je lui balance une mandale, il tente de tirer mes longs cheveux longs (mais il n’y arrive pas), je lui pique ses lunettes : il est férocement contre Blur et moi, je milite naïvement pour qu’on leur laisse une chance. Dix minutes plus tard, je milite activement pour qu’on rentre à la maison, parce que Damon Albarn vient de faire une entrée sur scène pitoyable, dandinant du derrière pour la cour de midinettes qui s’est compressée aux premiers rangs. Aussi parce qu’au niveau musique, ça ne vole pas haut : Blur prend certes des risques à jouer les chansons de son dernier disque, moins faciles d’accès et moins connues, mais aussi nettement moins bonnes, et c’est un peu pénible. Après un « Coffee & TV » un peu trainard, un « Song 2 » de bonne facture et un « Girls and Boys » qu’il aurait été de bon ton de nous épargner, c’est fini et on est content, je ne vous fais pas de dessin.
Je ne sais pas si je vous avais dit, mais je vais profiter pour vous en parler du fait que les gens commencent à démonter la scène tandis que se déroule une sorte de parodie de concours de l’Eurovision avec le sosie de Jeanne Mas habillé en frère Bogdanov qui fait du mauvais Depeche Mode en playback. Donc, pendant le festival, j’ai trouvé un 33t Test Pressing de « Sometimes that’s all we have » des Sneetches, c’est un petit bijou d’album édité par Creation vers la fin des années 80, il est juste un peu rayé sur une face, on le trouve plus trop et c’est dommage car il y a des titres excellents dessus comme « Unusual sounds », « It’s looking like me » ou la chanson titre, « Sometimes that’s all we have ». Un disque à la pochette toute bleue comme une chanson d’Etienne Daho. L’an prochain, promis, à Saint Malo, je me rachète une platine disque.
le premier jour – le deuxième jour