PRESENCE – All Systems Gone
(ARK21/Pagan)
Parce que POPnews n’a pas toujours vocation à vous parler d’albums déjà largement commentés par d’autres magazines, nous hésitons quelquefois à vous présenter certains de nos disques de chevets. Cet All Systems Gone, premier album du projet Presence de Charles Webster, n’aurait pas dû faire exception. Cependant, à force de s’accrocher désespérément à la platine de certains de nos rédacteurs, des semaines après sa sortie, il devenait de plus en plus intolérable de le passer sous silence.
Si Charles Webster demeure peu connu du grand public, il serait injurieux de le présenter aux fans de house, qui lui doivent des titres aussi incontournables que « My Baby » ou « White Powder ». Pas d’hymne de ce genre, toutefois, sur All Systems Gone. Sans doute à l’étroit dans ses habits d’artiste culte, Webster choisit avec cet album, dont la plupart des morceaux sont chantés, d’atteindre une plus large audience. L’opération est réussie, son auteur évitant, sans mal, les écueils du racolage et de la prétention, coutumiers d’une house qui élargit ses horizons.
D’emblée, grce au single « Future Love », la voix soul de Steve Edwards démontre que le format de la chanson réussit aux délicates compositions électroniques de Presence. Jamais, tout au long de fantastiques « This is you », « Matter of Fact », « Sense of Danger », jusqu’à un « Better Day » plus technoïde et un renversant « Far Far away from my Heart », cela ne sera démenti. Car ceux qui auront remarqué la présence de Shara Nelson sur cet album auront raison d’espérer y retrouver le talent perdu par Massive Attack, depuis que le trio se fourvoie dans ce qui ressemble à du rock. En dépit de clichés qui continuent d’avoir la vie dure, All Systems Gone est une nouvelle preuve que la sensualité se situe bel et bien, le plus souvent, dans le camp des musiques électroniques.