STEPH SONOTONE – Toufland
Avec un titre comme celui-là (il faut lire Touffe Land, un Disneyland pour adulte) on peut craindre le pire, surtout que l’illustration de la pochette empruntée à un site internet à demi porno renforce le côté Elmer Food Beatesque de l’objet. Pourtant sur la même pochette deux noms sauvent l’affaire : Jason Falkner et Mark Linkous. Avec des références pareilles ce disque ne peut pas être totalement mauvais. Apres avoir entendu le premier titre, il est même plutôt bien ce disque : une guitare powerpop à la Lemonheads, une voix bien maÓtrisée diffusant un texte soigné …
La seconde impression est la bonne, on est en terrain connu, une pop électrique et festive. « Toufland » le morceau d’o l’album tire son nom est un peu plus énervé avec une guitare et une voix moulinée par les effets. Les paroles plus crues font penser à un Miossec souffrant de priapisme partageant l’écriture avec un Matthieu Boogaerts facétieux. « Quelqu’un dans le placard », le titre suivant rappelle Tango un autre groupe de pop mésestimé. Et ainsi de suite tout au long des 9 titres de l’album, les morceaux s’enchaÓnent, jamais tout à fait pareils, entraÓnants. Un seul faux pas sur le disque : une sorte de slow de balloche « Treize » dont le texte est construit sur une suite de jeux de mots déjà vus que l’on pardonne rapidement vue la qualité de la mélodie qui suit : un nouvel hymne powerpop.
Ce petit objet auto-produit prouve encore une fois qu’il y a des groupes pop dignes d’intérêt en France. Il ne manque que des maisons de disques assez aventureuses pour les produire et les mettre en avant. Steph Sonotone ne doit pas s’arrêter là. Des textes légèrement plus travaillés et nous tenons la un nouvelle pierre blanche pour la cheminée de la pop française.