MIGALA – Asi Duele Un Verano
(Acuarela / Import)
Parler de rock espagnol, renvoie le plus souvent l’image d’une musique énergique, fêtarde mais hélas aussi plutôt basse de poitrine et sentant fortement les relents de dessous de bras. Chez les Espagnols de Migala, qui viennent de sortir leur deuxième album, rien à voir avec cette idée reçue. S’il fallait trouver une famille musicale à ce groupe ainsi qu’à leur superbes mélodies, ce serait du côté des Tindersticks et de Lambchop que l’on se porterait car, comme chez ces derniers, les ambiances sur le disque ainsi que et les savantes orchestrations (piano et violons) réussissent à délivrer un spleen baroque mais nullement forcé.
Dès le premier morceau, d’où émerge le bruit du ressac, des mouettes et d’une corne de brume, le ton est donné : on est invité sur ces treize plages à vivre une croisière … mais à la place d’une aventure en première classe avec piscine, cocktails et bronzette à volonté on aurait hérité d’un billet au plus profond de la cale d’un cargo avec comme attractions principales quelques grincements (violons), quelques bruits d’écoulements en tous genres, le chant strident des goélands, des instants lancinants se déclinant (presque) à l’infini (intro de « Low Of Defenses », « Guetaria »), un voisin à la voix grave et pénétrante ainsi qu’un unique hublot laissant de temps en temps poindre un rai lumineux (piano).
Les frissons ressentis à l’écoute de ce « Asi Duele Un Verano » sont si forts que l’on sait dès à présent que l’on ne pourra jamais plus se passer de cet album.